Produits alimentaires Le gouvernement promet des mesures pour répondre à la flambée des prix
Le gouvernement devrait annoncer des "mesures" lundi face à la flambée des prix des produits alimentaires, alors que la réforme de la loi Galland engagée en décembre semble avoir peu d'impact sur les étiquettes.
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Alors que le débat sur l'envolée des prix des produits alimentaires a été relancé dimanche par une enquête de l'Institut national de la consommation (INC), Matignon a annoncé une réunion entre François Fillon et les ministres Christine Lagarde (Economie), Michel Barnier (Agriculture) et Luc Chatel (Consommation). Des "mesures" sur "l'évolution des prix des denrées alimentaires" seront annoncées à l'issue de cette rencontre, ont ajouté les services du Premier ministre, à moins de semaines des élections municipales.
Selon l'étude de 60 millions de consommateurs, mensuel de l'INC à paraître mardi, les prix de produits laitiers et céréaliers se sont envolés entre novembre et janvier de 5% à 48%. Cette enquête appuie les chiffres du cabinet Nielsen Panel publiés il y a quelques jours, montrant une augmentation globale des prix en janvier (+2,39%), pour le quatrième mois consécutif, avec des hausses de plus de 10% pour les pâtes, les oeufs et le lait.
Les pouvoirs publics et les associations de consommateurs s'étonnent de l'ampleur des hausses, estimant que l'envolée des matières premières ne justifie pas la flambée dans les magasins. Le Conseil de la concurrence ou la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) pourraient se pencher sur l'existence d'une éventuelle entente ou un abus de position dominante dans le secteur.
Yves Jego, porte-parole de l'UMP, a ainsi souhaité que le gouvernement saisisse "sans délai" le Conseil de la concurrence. "Le prix du lait a augmenté de 30% à la production. Il pèse pour environ 20% à 30% dans la fabrication d'un yaourt, donc l'augmentation du yaourt n'aurait pas dû augmenter de 10%", a estimé lundi Luc Chatel.
L'enquête INC montre que certaines marques de yaourts ont augmenté de 40%. Ces hausses profitent à un "système aberrant qui fait que distributeurs et industriels se partagent le gâteau au détriment du consommateur", a-t-il ajouté. Les distributeurs estiment que les industriels exagèrent les hausses de leurs tarifs. Mais ces derniers les justifient par la forte hausse des cours des matières premières (céréales, lait, pétrole), et soulignent que la nouvelle législation donne une plus grande marge de manoeuvre aux enseignes pour baisser les prix.
Une réforme de la loi Galland qui régit les relations entre distributeurs et industriels, intervenue en décembre, assouplit le seuil de revente à perte et donne la possibilité de baisser les prix plus facilement qu'auparavant. Il y a quelques mois, M. Chatel avait estimé que cette réforme entraînerait une baisse des prix de 3% à 7% sur les produits de grandes marques.
Bercy avait calculé en décembre qu'une mère célibataire gagnant 1.600 euros par mois et payant un loyer de 600 euros pourrait augmenter son pouvoir d'achat d'un montant équivalent, grâce notamment une baisse des prix dans la grande distribution.
Interrogé lundi, M. Chatel a refusé de donner des prévisions sur les évolutions de prix à venir, mais il avait indiqué la veille qu'ils étaient "5% plus chers en moyenne que les autres pays européens dans la grande consommation".
Les distributeurs préviennent que les prix vont continuer de monter. Michel-Edouard Leclerc, patron des centres éponymes, prévoit une augmentation de 4% chaque mois au cours du premier semestre, alors que le patronat des distributeurs (FCD) évoque +3% sur l'ensemble de l'année.
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